L'homme hypertexte ou La société hypermoderne. ou les événements nous dépassent, feignons d'en être les organisateurs, par François Ascher
Au centre de cet ouvrage, une métaphore: la société contemporaine ressemble à un hypertexte informatisé, dont les individus sont comme des mots ayant divers liens puisqu'ils participent à plusieurs champs sociaux (travail, famille, quartier…).
Cette idée sert de fil conducteur à une réflexion passionnante sur la modernité. François Ascher prend ainsi le contre-pied des thèses sur la "post-modernité", qui considèrent que la société occidentale traverse une crise telle que les fondements de la modernité sont en cours de dissolution. Pour lui, au contraire, les phénomènes caractérisant la modernité se développent: ainsi, notre société va aujourd'hui encore plus loin dans les processus d'individualisation, de rationalisation et de différenciation sociale qui ont marqué la dynamique du capitalisme.
Dans ce mouvement, les liens sociaux ne sont pas, comme on le dit trop souvent, en voie de délitement, mais ils deviennent plus nombreux et choisis, explique l'auteur. Il critique ainsi au passage les thèses bourdieusiennes qui "enferment" les individus dans des habitusuniques. Parallèlement, les hommes et les organisations développent des techniques pour gérer la complexité et l'incertitude croissante de cette nouvelle modernité.
Nous sommes en effet entrés, après l'ère du capitalisme marchand et industriel, dans celle du capitalisme cognitif. Celui-ci est marqué par une révolution des télécommunications dont l'importance est comparable à celle de l'imprimerie. La pénétration des nouvelles technologies de l'information étant profondément liée, selon François Ascher, à cette transformation des modèles sociaux et culturels. Certes, la part de la nouvelle économie dans le produit intérieur brut (PIB) reste faible. Mais, "la production industrielle dépend de plus en plus des logiques et des pouvoirs de l'économie cognitive". Par exemple, la performance d'une entreprise de production automobile sera accrue par sa capacité à connaître et à réagir aux évolutions du marché, à gérer sa communication, etc.
François Ascher est urbaniste. Il rappelle donc que cette évolution vers une économie cognitive s'accompagne d'une nouvelle occupation des territoires. Il fait d'ailleurs des propositions précises pour que celle-ci soit harmonieuse. On trouve également dans cet ouvrage dense et riche une réflexion très intéressante sur le rôle de l'Etat et des collectivités locales. L'auteur analyse la crise de l'action publique et de la protection sociale, à l'aune de cette nouvelle modernité, intégrant notamment à sa réflexion des éclairages sur le capitalisme patrimonial. L'action publique, selon l'auteur, doit se renouveler en s'appuyant davantage sur la subsidiarité et sur une nouvelle "citoyenneté multiple, non exclusive et multiterritoriale".
Pour autant, il n'oublie pas que cette nouvelle modernité est à la fois "riche de potentialités libératrices" et "répressives". Au passage, il mobilise de grands théoriciens allant de Norbert Elias à Adam Smith, en passant par Ulrich Beck, Michel Aglietta… et Kandinsky!
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L'homme hypertexte ou La société hypermoderne. ou les événements nous dépassent, feignons d'en être les organisateurs, par François Ascher
Au centre de cet ouvrage, une métaphore: la société contemporaine ressemble à un hypertexte informatisé, dont les individus sont comme des mots ayant divers liens puisqu'ils participent à plusieurs champs sociaux (travail, famille, quartier…).
Cette idée sert de fil conducteur à une réflexion passionnante sur la modernité. François Ascher prend ainsi le contre-pied des thèses sur la "post-modernité", qui considèrent que la société occidentale traverse une crise telle que les fondements de la modernité sont en cours de dissolution. Pour lui, au contraire, les phénomènes caractérisant la modernité se développent: ainsi, notre société va aujourd'hui encore plus loin dans les processus d'individualisation, de rationalisation et de différenciation sociale qui ont marqué la dynamique du capitalisme.
Dans ce mouvement, les liens sociaux ne sont pas, comme on le dit trop souvent, en voie de délitement, mais ils deviennent plus nombreux et choisis, explique l'auteur. Il critique ainsi au passage les thèses bourdieusiennes qui "enferment" les individus dans des habitusuniques. Parallèlement, les hommes et les organisations développent des techniques pour gérer la complexité et l'incertitude croissante de cette nouvelle modernité.
Nous sommes en effet entrés, après l'ère du capitalisme marchand et industriel, dans celle du capitalisme cognitif. Celui-ci est marqué par une révolution des télécommunications dont l'importance est comparable à celle de l'imprimerie. La pénétration des nouvelles technologies de l'information étant profondément liée, selon François Ascher, à cette transformation des modèles sociaux et culturels. Certes, la part de la nouvelle économie dans le produit intérieur brut (PIB) reste faible. Mais, "la production industrielle dépend de plus en plus des logiques et des pouvoirs de l'économie cognitive". Par exemple, la performance d'une entreprise de production automobile sera accrue par sa capacité à connaître et à réagir aux évolutions du marché, à gérer sa communication, etc.
François Ascher est urbaniste. Il rappelle donc que cette évolution vers une économie cognitive s'accompagne d'une nouvelle occupation des territoires. Il fait d'ailleurs des propositions précises pour que celle-ci soit harmonieuse. On trouve également dans cet ouvrage dense et riche une réflexion très intéressante sur le rôle de l'Etat et des collectivités locales. L'auteur analyse la crise de l'action publique et de la protection sociale, à l'aune de cette nouvelle modernité, intégrant notamment à sa réflexion des éclairages sur le capitalisme patrimonial. L'action publique, selon l'auteur, doit se renouveler en s'appuyant davantage sur la subsidiarité et sur une nouvelle "citoyenneté multiple, non exclusive et multiterritoriale".
Pour autant, il n'oublie pas que cette nouvelle modernité est à la fois "riche de potentialités libératrices" et "répressives". Au passage, il mobilise de grands théoriciens allant de Norbert Elias à Adam Smith, en passant par Ulrich Beck, Michel Aglietta… et Kandinsky!
Shépas !!
Un hypra, c'est à dire le nec plus ultra du surdoué.
128-139: super-doué.
140-199: hyper-doué
200: 0.
201-228: ultra-doué.
229: hypra-doué
230: méta-doué. 0: ce type de créature n'existe plus dans l'univers..